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états d'âme - Page 2

  • Tué à l'ennemi, Mort pour la France : lettre à mes soldats

    Cher Emile, Cher Léon,

     

    De vous, je ne connais que le visage, sur des vieilles photos jaunies. Elles trônaient dignement dans la chambre de papy, avant qu'il ne parte à son tour. Je ne sais désormais où elles demeurent. J'espère les revoir un jour.

     Son père en 1918, son frère en 1940: je sais que papy a payé cher l'absurdité de la guerre, l'absurdité des hommes. Il y a eu sans doute des lettres de toi Léon, j'en ai entendu parler. Déchirées, brûlées, enterrées, je ne sais ce que papy en a fait, mais il n'a pu les garder. Quel dommage ! J'aurais tant aimé vous connaître. Vous entendre parler avec vous mots à vous de la terre, de la Champagne et de la France. Papy n'a jamais dit un mot. Pas un. Il y a des douleurs si fortes qu'elles rendent muet à jamais.

     

    Emile, Léon, de vous il n'y a plus que ces quelques lignes, sur ces avis de décès. Emile, tu étais sergent au 335ème Régiment d'Infanterie. Je me demande ce qui a bien pu se passer ce 27 août 1918. A côté de qui tu es tombé, quels ont été tes derniers mots, pour qui ont été tes dernières pensées. As-tu seulement compris que tu partais ?

     

    Et toi Léon, membre du 204ème Régiment d'Infanterie, RI comme on dit... J'avoue que cela a pour moi si peu de sens. Cela était certainement différent à l'époque : esprit de camaraderie, à la vie à la mort, peu importe qui est l'autre, d'où il vient, on marche à ses côtés, on assure sa protection, on enfonce la ligne ennemie. Quelle force peut bien pousser l'homme à aller toujours de l'avant, droit à la mort ? Et toi, Léon, quand tu as quitté ce monde, un de tes camarades te tenait-il la main? As-tu pensé à ta mère, à ton frère, papy, as-tu vu ta vie défiler ?

     

    Emile, Léon, j'ai tant de questions, mais je sais que les réponses sont gravées dans tout mon être, dans tous les recoins de mon âme et de mon corps. Je suis votre lignée. Vous êtes ma lignée. Je n'ai pas besoin de savoir, j'ai juste besoin de me souvenir. La mémoire à jamais. Le reste, ce sera entre vous et moi. Là-Haut... Le plus tard possible.

     

     

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    http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/m005239df5a23cf6

     

     http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/m00523cab9d39a19

    Léon Paul CHOPY

    Mort pour la France le 20-06-1940 (Barisey au Plain, 54 - Meurthe-et-Moselle)

    Né(e) le/en 20-04-1909 à Plancy

    Carrière

     

  • A ceux que j'aime là-Haut !

    défunts, fête, morts, prière, 2 novembre

    Des souvenirs de framboises au fin fond du jardin.

    La balançoire et les pieds frôlant l'herbe fraîche.

    Le course aux escargots baveux, qui finissaient toujours dans notre assiette.

    La clé cachée qui menait tout droit au potager, secret de grand-père.

    Pour y arriver, il fallait piquer la bicyclette du papy, trop grande, mais peu importe !

    Le potager donc, et ses trésors du marché: les pommes de terre bientôt frites, les carottes bien alignées, une petite parcelle de vie.

    Souvenir aussi des nains de jardin qui m'effrayaient tant quand j'étais petite. Les doigts pliés comme des serres de mon arrière-grand-père. Son sourire édenté, ses chatouilles.

    Et la mamie qui vous raconte des histoires d'antan: comment faire passer des crottes de chèvre pour des bonbons au réglisse ! La boutique de peinture où elle a croisé, petite, un certain Van Gogh...

    Les jouets et le baigneur dans la maison, de l'autre côté de la cour. Cette maison, elle me faisait si peur, je sentais la présence d'esprits.

    Peurs d'enfant, plaisirs d'enfant.

    Tous ces visages partis, qui s'effacent parfois, mais dont l'âme reste, distillant des frissons d'anecdotes !

    Samedi, nous prions pour nos défunts. Je pense à toutes ces tombes sur lesquelles je ne peux pas aller. Je pense à ceux que j'ai connus et à ceux dont on m'a raconté l'histoire. Une histoire qui est aussi la mienne.

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  • En vrac

    Ne pas s'en faire

    Ne pas maudire

    Des mots vomir

    Jusqu'à l'os, tous en l'air

    Des papillons dans le vent

    Ayant perdu leurs ailes

    Des sourires qui envahissent

    Des rires qui culbutent à tout va

    De la proue à l'hélice

    De l'or au bout des doigts

    Rien

    Rien n'a de sens et tout est évident

    Comme toi, comme moi, comme nous

     

  • De l'art d'être une merde

    Je sais, cher lecteur, que ce titre est rebutant. Mais toi aussi, tu as dû t'écraser de nombreuses fois dans ta vie, surtout ta vie professionnelle, t'aplatir par soucis des conventions. Pallaisson tu es, et pallaisson tu resteras. Le problème, c'est qu'à force de consentir, tu te rends malade, tu fatigues.

    Dis-toi bien une chose: pense à Audiard, "les cons, ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît !". Donc, tu n'es pas con, mais réfléchi, un bon point. Tu te tais pour mieux ruser et observer. 2ème bon point. Mieux vaut ne pas prendre certaines personnes frontalement, surtout quand elles sont malades.

    "Les cons ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît !"

    YES