L'Ennemi
Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage,
Traversé çà et là par de brillants soleils;
Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.
Voilà que j'ai touché l'automne des idées,
Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux
Pour rassembler à neuf les terres inondées,
Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux.
Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve
Trouveront dans ce sol lavé comme une grève
Le mystique aliment qui ferait leur vigueur?
— O douleur! ô douleur! Le Temps mange la vie,
Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le coeur
Du sang que nous perdons croît et se fortifie!
Poésie - Page 4
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L'Ennemi- Charles Baudelaire dans Les Fleurs du Mal
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Le Bonheur
Il fait noir, c'est le soir
Moi j'ai peur dans le noir
Et vous avez-vous peur que le bonheur ne vienne vous voir ?
Soyons poète dans l'âme et dans nos gestes. Et regardons le monde avec nos coeurs, l'essentiel étant invisible pour les yeux !