Et demain ? (24 avril 2012)
"Chaque instant te dévore un morceau du délice
A chaque homme accordé pour toute sa saison"
Ah Baudelaire! Tes vers sont si justes, mais ils dévorent notre chair... Le temps file, petit chenapan, comme un enfant qui joue avec nos nerfs, il est libre, le temps, libre de fuir où bon lui semble. Et l'homme dnas tout ça ? Il court après, au lieu de se laisser rattraper. Et son coeur bat à l'unisson un mesure trop rapide. La vie s'allonge et elle n'a jamais été aussi courte. paradoxe des temps présents. Vivre plus longtemps, oui, mais avec quelles perspectives ? Plus de monde animal, plus de monde végétal, un réchauffement climatique, une guerre de l'or bleu, un système économique qui épuise le vivant jusqu'à la moëlle, des êtres qui ne se regardent même plus, un chacun-pour-soi sans limites... Difficile d'être optimiste, vous me direz, l'espèce humaine et la terre en ont vu d'autres: mais quand il ne restera plus rien que nous, allons-nous nous entre-dévorer ?
Et si le délice c'était de partager ? De ne pas tout avoir pour davantage savourer ? De se battre pour un monde meilleur, de garder ses idéaux ? Elles sont où ces certitudes de l'enfance, celles qui vous font lever le coeur léger et brûlant ?
Dans ce monde bruyant, j'ai bien du mal à entendre. Plus rien d'ailleurs n'est audible: tout se mélange avec tout. Tout s'amalgame, tout se confond. Chacun est remplaçable. L'essence, l'âme de l'homme sont noyées dans un grand oubli. Et s'il n'y avait plus d'amour ? C'est là que l'on se trompe. Le beau pousse toujours sur la bouse, la fleur naît sur le fumier (cela ma rappelle Parménide, le philosophe).
Tiens, il pleut averse... La nature reprend ses droits: toujours là !!!
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